Dimanche 8 février 2015 : Soirée théâtrale en 3 temps au Colombier : Hot House / buvette et petit buffet / Et La Lumière Fuit.
17h : Hot House de Harold Pinter (durée 1h30)
Mise en scène : Valéry Forestier
Avec : Benjamin Bernard, Grégory Corre et Fanny Decoust
Résumé de la pièce :
Il fait froid, c’est l’hiver. Roote, Gibbs, Cutts, Lush, Lamb et Tubb sont les cadres d’une institution vouée au repos et au bien être de leurs patients. Mais aujourd’hui, le jour de Noël, la neige s’est changée en boue … Le matricule 6457 est mort, et le 6459 vient d’accoucher d’un fils… Cela n’était jamais arrivé. L’institution est en danger…
Hot House est une des premières pièces d’Harold Pinter (Prix Nobel de littérature en 2005). Cette tragi-comédie visionnaire de 1958 donne à voir la folie d’une société déshumanisée. L’auteur ouvre une fenêtre terriblement drôle et grinçante sur l’absurdité du monde moderne.
Hot House nous plonge en effet d’emblée dans l’univers clos et oppressant d’une institution médicale, sorte de maison de repos où les patients sont désignés par des numéros, comme autant d’impersonnels codes-barres. Le directeur Roote semble las de tout ce qui l’entoure, confondant les matricules et les dossiers. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer sans cesse sa position d’autorité à son second, l’ambitieux Gibbs. L’agitation de ces personnages tous issus du personnel médical, de l’alcoolique Lush à la glaçante Miss Cutts, intrigue constamment. On s’interroge : le directeur ne serait-il pas un patient comme les autres à qui l’on fait croire qu’il dirige l’institution ? À moins que ses subordonnés n’aient pris l’ascendant petit à petit, le confortant dans l’illusion du pouvoir ?
Des pistes nombreuses
Comme souvent chez Pinter, les pistes sont nombreuses et l’ambiance mâtinée de fantastique. Pour autant, le Prix Nobel de littérature s’attaque cette fois à un sujet qui ne se limite pas aux interactions entre les êtres, à ces rapports de domination évoqués entre Roote et Gibbs. Ici, l’auteur britannique veut dénoncer le poids de l’institution, ses règles contraignantes et exorbitantes par rapport au monde extérieur. Un sujet dans l’air du temps, où l’autorité est remise en cause à tous les échelons.
Un rythme endiablé
Régulièrement jouée, l’œuvre bénéficie ici d’une mise en scène particulièrement originale. Valéry Forestier choisit ainsi d’avoir recours à un large panneau percé de petites trappes d’où n’apparaissent que certaines parties du corps des comédiens. Ludiques et absurdes, les visions s’enchaînent dans un rythme endiablé, tandis que le débit des interprètes s’accélère dans une pure virtuosité vocale. Les trois comédiens qui jouent les six rôles se montrent particulièrement impressionnants, libérant un corps qui doublonne la voix par son expressivité naturelle – Forestier ayant eu l’intelligence de choisir des comédiens possédant une importante expérience de clown.
Souvent drôle, servie par une troupe idéale de fougue juvénile, la pièce est un régal pour qui voudra bien se frotter à l’univers corrosif de Pinter. Une expérience à affronter d’urgence !
18h 45 : buvette et petit buffet
20h : Et La Lumière Fuit
(durée 1h20)
Création collective Le puits qui parle
mise en scène valéry forestier
avec Sabrina Amengual, Benjamin Bernard et Michaël Egard
scénographie François Marsollier
Et si le politique était devenu soluble dans la culture au point d’y avoir disparu ?
Et si nous vivions aujourd’hui dans un grand habillage culturel, une grande illusion, qui
auraient pour vocation d’abolir nos divisions, de nous conduire en troupeau à une vague apparence de la liberté ?
Et si aujourd’hui, en démocratie, on se mettait à regarder vraiment la démocratie ?
Et la lumière fuit propose une tribune à trois bouffons, bande infantile, dangereuse et lucide, sortes de diables tragi-comiques, non-humains et monstrueux. Lâchés dans la représentation théâtrale comme des lions dans une foire, animés du vertige d’être regardés, nourrissant la surprise et le sabotage, sautant de Voici à Condorcet, ils ne sont pas là pour nous délivrer un message « théâtro-Culturel », mais bel et bien pour qu’il y ait de l’action.
Tarifs :
2 spectacles : plein tarif : 18 euros / tarif réduit : 15 euros
1 spectacles : plein tarif : 12 euros / tarif réduit : 10 euros
Vous pourrez assister aux 2 spectacles et grignoter avec nous durant la pause (environ 1h30), ou rentrer chez vous entre les deux spectacles, ou n’assister qu’au premier, puis grignoter avec nous, ou n’assister qu’au second… Chacun fera exactement selon son envie.
Contact : Théâtre le Colombier
Tél. : 07 83 26 33 11
Site : theatrelecolombier.fr
Communiqué de l’équipe du Colombier