Un large sourire à 1,80m du sol, c’est Pieter Human, longue tige un peu mystérieuse, qui a choisi de poser son chevalet dans la lumière tarnaise, il y a près de 25 ans.
La technique est toujours la même : Tremper un pinceau chinois dans l’encre de chine, faire l’esquisse, d’un mouvement sûr et léger, colorer avec pastels et acryliques, la campagne, les poules, les vaches, les nus…
Et pourtant, la peinture n’est plus la même… Le cloisonnement qui donne vie à la couleur est moins appuyé. La matière est moins cernée. Les nus que peint aujourd’hui Pieter, sont tout particulièrement emprunts de ces nouveaux contours.
Il s’en dégage une atmosphère d’intimité, un questionnement, presque un doute.
Les peintures tissent une intrigue avec le visiteur.
L’affirmation de ses paysages de campagne, dans la chaleur des jaunes et des ocres, associés au pastel des bleus doux et historiques, la légèreté des poules, caquetant et picorant dans un esprit de bandes dessinées, la placidité des vaches qui se repaissent d’une nature généreuse, annoncent cette période plus intérieure, celle ou l’artiste est face au modèle, face à lui-même.
La peinture est fragile, solidement délicate. Les visages discrets, parfois secrets, résonnent en nous car ils portent en eux le bruissement de voix, le souvenir caché d’une histoire partagée. On découvre ces toiles et pourtant, elles nous sont familières.
Trempée dans le miel de la vie, le pinceau n’en est que plus émouvant. Une douce tiédeur nous envahit, la nudité nous touche parce qu’elle exprime la sensualité mêlée à la vulnérabilité des corps.
Par cet hommage esthétique à la tradition du nu, la peinture de Pieter Human récolte une douce sagesse. La limpidité des corps, bien qu’ils soient dépositaires de notre statut de passager éphémère, promet l’humanité.
Mireille Brunwasser
L’exposition se poursuit jusqu’au 31 décembre 2009, ouverte de 14 h.30 à 17 h.30, à l’espace « Caraven Cachin » (à coté de la salle de billard).