Du 3 novembre au 31 décembre 2017, « L’Embarcadère » accueille des œuvres de Véronique Matteudi.
Sculpter, selon Véronique Matteudi, c’est « passer au travers », renoncer aux formes prévisibles, progresser tactilement dans l’inévidence du matériau informe du départ. Puis développer des coordonnées spatiales par l’incorporation du lieu qui environne l’œuvre en devenir : l’espace visible, comme un paysage, et l’espace invisible, le paysage de notre pensée, notre propre corps.
Elle fabrique des objets d’espace, transforme ses sculptures en actes subtils du lieu, de la miniature au monumental! Chaque temps de l’œuvre est restitué, l’artiste, l’action de créer, le résultat. L’art et la nature, l’organique et l’esthétique se trouvent patiemment renoués! Pensée temporelle de la sculpture.
Comment la sculpture sculpte-t-elle du temps? En investissant tous ses sens. La nature nous précède, elle se poursuivra après nous…
Créer une sculpture c’est un geste, végétal, minéral, animal ; c’est la trace, le parcours, le fossile en puissance, l’action immobile – point de vie et point de mort.
Véronique Matteudi interroge le devenir temps du lieu, le devenir lieu du temps : les mémoires immémorielles.
Entre elle, la matière et l’espace, il y a son corps, son squelette, ses articulations, ses muscles en mouvement. Elle devient le réceptacle, le porte-volume du monde alentour.
C’est en même temps le champ d’expérimentation de son destin : celui du temps qui la sculpte à son tour.
Elena Arnal
Vernissage vendredi 3 novembre 2017, à partir de 18h
Lisle-sur-tarn 81310