Traditions de chez nous : Les vendanges
« Agost amadura e setembre culis » Août mûrit et septembre cueille . « setembre es lo mes vendemiaire ». Septembre est en effet le mois des vendanges. Le poète Fabre d’Eglantine, originaire de Narbonne, le savait bien lui qui l’appela « vendémiaire ».
C’est le mois de l’abondance. De quoi combler le paysan ! « Caldria onze meses de setembre e passariam l’autre a grapilhar ». Il faudrait onze mois de septembre et l’on passerait l’autre à grapiller. Le vigneron a eu soin de préparer la futaille, de nettoyer les cuves « netejar las tinas », les foudres « las botas », les barriques et les tonneaux « barricas e barricòts ». L’équipe de vendangeurs « La còlha de vendemiaires » s’est répandue dans la vigne, conduite par « lo mossenhèr ».
Il y a « los copaires e las coparèlas » qui, munis de la serpette « lo cotèl podador » tranchent le raisin et le cueillent dans un panier « vendemiador ».
« Al temps de las vendemias, totis los panièrs son bons » assure le proverbe. « Los portaïres o gorbelaïres » charrient sur leur dos, à l’aide de « gorbèl », les grappes qui passent ensuite dans les comportes appelées « cornudas » o « semals ». Celles-ci permettront le transport vers la cave « chaï, cava ».
Travail joyeux accompagné de rires et de chants. Parfois les garçons barbouillent le visage d’une fille pour un raisin oublié, ce qui se dit « mostar » ou « far lo morre de vendemias».
Travail qui récompense une longue année de soucis et d’efforts mais qui pourtant laisse l’idée d’un profit qui s’acquiert sans peine.
De quelqu’un qui, durant une période donnée, gagne beaucoup d’argent avec une apparente facilité , ne dit on pas « aquel vendemia » ? C’est dans ce sens qu’il faut entendre le proverbe « A vingt ans òm vendemia, a seissanta òm grapilha ». A vingt ans on gagne beaucoup et sans peine, à soixante, on gagne peu et avec difficulté.
Lo quista paraulas