« Frédéric, Ludwig et le Troubadour ». Françoise BACHMANN
Extrait :
« Les paupières de Clara s’entrouvrirent peu à peu, guidées par les chants des oiseaux.
Clara ramena le drap vers elle et couvrit ses épaules ; son regard se dirigea vers la fenêtre dont elle n’avait pas fermé les volets hier au soir. Après quelques instants, elle se leva. Elle ouvrit la fenêtre avec grâce et précaution, pour mieux écouter les dialogues des bavards ailés.
Une odeur marine arriva jusqu’à elle.
Au même moment, en pleine mer, quelque part où l’homme n’a jamais été, au milieu des cultures aquatiques, un dauphin s’amusait, comme tous les jours, à améliorer ses impulsions acoustiques et son audition.
Il perçut des sons d’un autre monde qu’il ne connaissait pas bien et pour s’en approcher davantage, il orienta son corps dans son vaste espace à trois dimensions. Son univers mental empli d’une liberté abondante organisa les informations et les images.
Il dirigea magistralement le faisceau de son écoute et de sa vision, à tel point qu’il réussit à atteindre intégralement puis à toucher les ondes de l’âme de Clara.
Parce que le dauphin aime les alliances, la communication et la découverte de nouvelles consciences, il partagea son expérience avec son peuple. Dans les eaux bleutées et chaudes, émerveillé par ce qu’il venait de découvrir, il suivit Clara, sans se soucier du temps qu’il passerait en sa compagnie. »