« Petit précis du 10 avril 1814, la bataille de Toulouse, les généraux, l’armement, la vie quotidienne, les lieux ». Jean-Paul ESCALETTES
Le grand aigle qui dominait l’Europe vient de replier ses ailes, depuis le 6 avril 1814 mais Toulouse ne le sait pas encore. Napoléon de son côté ignore que la dernière bataille de l’Empire, qui, au regard de l’histoire, apparaît comme inutile, oppose dans la capitale du sud-ouest l’un de ses maréchaux, Soult, à celui qui deviendra son vainqueur à Waterloo (un an plus tard): Wellington. Dans les jours qui précèdent la bataille, 65 000 Toulousains craignent pour leur ville. Le 10 avril, ils tremblent, pour leur vie. La ville cernée a peur. Les hommes sont usés, épuisés par la longue Guerre d’Espagne qui dure depuis sept ans. Comment assurer la victoire qui devient vite hypothétique face à l’ennemi doté d’un armement puissant et qui campe très vite sur des positions stratégiques. 42 000 soldats français occupent la cité cernée par 50 000 soldats ennemis dont 13 000 espagnols. Les Toulousains connaissent les atrocités commises en 1808 et 1809 aux deux sièges de Saragosse. Les Toulousains redoutent que les Espagnols, nombreux à vivre parmi eux, ouvrent les portes de la ville à leurs compatriotes qui sont sous les ordres de Wellington. Les Espagnols vont-ils se venger ? Le 10 avril au matin, les fusées à la Congreve (du nom de l’Anglais qui les mit au point), arme terrifiante et dont la portée est supérieure au meilleur canon de l’époque, s’élancent dans le ciel de Toulouse. Quinze heures durant, 173 canons tonnent sur la Ville Rose. Dans les faubourgs de la ville, le long de l’ers les combats se multiplient. Héros d’un seul jour, Wellington, entre en vainqueur dans Toulouse… 975 hommes auront perdu la vie, dont un lieutenant-colonel anglais, Forbes, et un général de division français, Taupin, on dénombre des deux côtés plus de 6000 blessés. La municipalité de Toulouse donnera à quelques rues des noms rendant hommage à ces combats : rue 1814, du 10 avril, Taupin, avenue de la colonne (qui commémore la bataille, sur la butte de Jolimont). Ce petit précis est issu de l’ouvrage suivant paru en 1999 (du même auteur et chez le même éditeur) augmenté notamment de descriptions des lieux toulousains qui évoquent cette bataille. L’auteur s’est particulièrement attaché à rendre vivante cette journée historique.