« Grandir à Strasbourg dans les années 1960 et 1970 ». Françoise BACHMANN
Dans les années 1960 et 1970, blotti dans les bras de l’Ill, le cœur de Strasbourg bat au rythme de son folklore, de ses Winstubs et de ses vies spirituelle et artistique. On écoute la radio régionale, on va à la messe le dimanche, on aime les distractions théâtrales et musicales comme les fêtes populaires. Les enfants, portés par un noyau familial protecteur, évoluent dans les sonorités du dialecte alsacien et de la langue de Molière. Sortie de la tourmente, la ville suit son destin. Messagère de la réconciliation franco-allemande, elle porte le drapeau de l’unité européenne engagée dès 1949. Les maisons à colombages, les empreintes médiévales, les grandeurs gothiques et les façades néo-alsaciennes se côtoient. L’industrie tisse sa toile. L’urbanisme fonctionnel et la politique d’habitat social font se dresser au sud de la ville les tours de la Meinau et du Neuhof. À l’ouest, les mailles hexagonales de Hautepierre se tissent. L’extension universitaire fait émerger les immeubles gigantesques de l’Esplanade à l’est, loin des maisons coquettes du quartier de la Robertsau, au nord. Les enfants ont grandi, témoins de la modernité et de l’importance de leur ville au sein de l’Europe. Non loin de l’immuable cathédrale Notre-Dame, le complexe du Centre-Halles et son centre commercial font surface. Face au parc de l’Orangerie, le Palais de l’Europe est construit. Au Rhénus, une foule bouillonnante de jeunes acclame ses idoles du rock.
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