Lydia Olchitzky-Gaillet est née à Paris dans le quartier du Marais rue Barbette. Elle réside dans le Lot où elle a été déléguée à la protection juridique des majeurs, chargée de préserver les droits des personnes vulnérables.
Membre d’Amnesty International, Lydia Olchitzky-Gaillet intervient particulièrement pendant la semaine du 25 novembre contre les violences faites aux femmes, à la demande des enseignants du milieu scolaire ou dans d’autres institutions (médiathèques, mairie de Cahors). Elle est responsable de l’éducation aux droits humains pour le groupe de Cahors et relais femme pour le département du Lot. A ce titre elle anime des débats et conférences pour soutenir films et documentaires et a réalisé des expositions sur les violences faites aux femmes qui accompagnent ses interventions. Elle est aussi membre d’un lieu de vie qui accueille des mineurs.
Lydia Olchitzky-Gaillet est l’autrice de quatre livres
publiés chez l’Harmattan :
- Un récit historique :
Spoliation et Enfants cachés,
Le destin d’un résistant.
Coll. « Historique » 2010
- Une trilogie de trois romans intitulée :
LE CLUB DES ABANDONNEES :
- En sursis, Coll. « Rue des Ecoles, série Littérature », 2017
- Remise de peines, Coll. « Ecritures », 2021
- Sans appel. Une famille juive emportée dans la tourmente européenne du XXe siècle, Coll. « Graveurs de Mémoire », 2023
Un récit historique :
Spoliation et enfants cachés
Le destin d’un résistant
C’est une histoire familiale qui commence le jour de la « rafle du Vel’ d’Hiv’ ».
À travers ce récit, Lydia Olchitzky-Gaillet est allée à la rencontre de son père. En 1943, celui-ci sauve la vie de ses cousines Paulette, 11 ans (comme le héros du film « La Rafle» de Roselyne Bosch) et Simone 9 ans. Il les sort du camp de Douadic, juste avant leur transfert programmé pour Auschwitz.
Pour les protéger, il les confie à la directrice d’un orphelinat près de Grenoble. Elles seront des «enfants cachées ». Les demoiselles Chaneix retrouveront à la fin de la guerre leur véritable identité puis leur mère ainsi que leur foyer parisien un an plus tard.
Avant cet épisode, Leibka, le grand-père paternel de Lydia, tente de sauver sa vie mais il est arrêté avant de monter dans le train qui doit l’emmener en zone libre. Zizi, le père de Lydia, veut le faire évader mais Leibka s’y oppose. Celui-ci sera assassiné à Auschwitz, comme le père des sœurs Chaneix pris dans la rafle du «billet vert ». Zizi reste le héros de la famille, mais a culpabilisé toute sa vie de n’avoir pas pu sauver Leibka. Il ne s’en est jamais remis.
EXTRAIT
« On nous chargea comme des bêtes pour l’abattoir. Serrés, encastrés les uns dans les autres, nous étions près de deux cents personnes entassées dans deux ou trois camions. Les véhicules démarrèrent et après avoir roulé un certain temps on nous ordonna de descendre. On marchait dans la nuit au milieu des arbres à la queue leu-leu. On nous conseilla de ne pas faire de bruit. « Chut ! Doucement, doucement…, répétaient nos accompagnateurs. On marchait, on avançait à travers bois, on n’y voyait rien. A un moment on nous dit : ‘‘Vous êtes en zone libre. Donnez l’argent !’’ Ma mère s’exécuta. Nous avancions sur la route vers ce que nous croyions être un village. Vu l’heure tardive l’absence de lumière était normale. Enfin en zone libre, nous étions saines et sauves, contentes d’avoir échappé aux occupants. Mais cent mètres plus loin, derrière un tournant, des gendarmes nous attendaient. Ils étaient devant nous, ils barraient le passage. Ils nous demandèrent nos papiers. Ceux qui étaient français pouvaient partir. Les autres, comme ma mère étaient emmenés du côté de Chabanais, en résidence surveillée. »
Une trilogie de trois romans intitulée :
LE CLUB DES ABANDONNEES :
En sursis
C’est un roman sur l’amitié de deux femmes. Il se passe à Cahors.
Plusieurs lectures :
* le quotidien d’une mandataire judiciaire
* les violences conjugales
* les violences institutionnelles
* les conséquences dramatiques d’un secret de famille.
EXTRAIT
« Cher docteur,
Je viens d’apprendre par l’intermédiaire de mon cabinet d’associés que vous avez accepté de vous occuper du cas de madame Marie Meier… [Il y a]urgence car la santé de madame Meier est dans un état critique et sa situation vient de prendre un tour très alarmant pour elle comme pour son entourage familial.
À ce jour, je suis la seule détentrice de certaines informations capitales que Marie ignore. Je vous transmets ces documents que je viens de découvrir. Ils sont si importants que je ne me sens pas le droit de les divulguer. Et quand bien même, je serais totalement impuissante à en contrôler les effets. Je m’en remets donc à vous, seul juge en la matière. À vous de lui dévoiler la vérité si vous pensez que cela est nécessaire et bénéfique… »
Perla Katz
Remises de peines
Edité en 2021 ce roman est l’histoire d’une jeune fille qui a tout pour réussir. Elle est belle, intelligente et suscite l’intérêt des gens qui veulent son bien. Mais elle cumule les déboires parce qu’elle croit que la mode lui fera rencontrer l’amour de son père et l’acceptation de ses camarades. Elle ne voit pas la richesse qui est en elle et la main tendue des gens biens qui veulent l’aider à grandir.
Plusieurs lectures :
* la dépendance d’une jeune fille à l’argent et aux habits de marque qui ne compenseront pas son manque d’affection.
* les contingences qui compromettent les efforts d’une jeune fille qui rêve d’intégration.
EXTRAIT
« A quelques jours des vacances de Noël, au fond de la cour, Teddy s’approcha de Clara avec une badine à la main en criant « dépêche-toi ! Vite ! Vite ! Plus vite ! » Sa cravache, fouettant l’air et le sol, frôlait Clara. Tel un dompteur il criait « Saute ! Saute ! » La badine montait toujours plus haut. D’autres garçons s’avancèrent, l’air menaçant, munis eux aussi de bâtons. Les filles regardaient en riant. Au début Clara riait aussi tellement elle les trouvait stupides. On aurait dit des chefs d’orchestre qui ne connaissaient rien à la musique. Les baguettes se rapprochaient, sifflaient à ses oreilles, faisant voler ses boucles noires. Cela devenait de plus en plus dangereux. Un peu comme un avertissement qui voulait dire « c’est un avant goût de ce qui t’attend à la sortie. » Clara était seule face à la méchanceté. A l’écart, un élève regardait la scène sans oser s’interposer. On était bientôt en hiver et Clara était protégée par son manteau mais des marques rouges, comme descendues de sa robe, apparurent sur ses jambes. Alice, prévenue par d’autres élèves arriva en criant : « Ça suffit ! Bande de tarés ! » Elle entraîna Clara dans les toilettes. Elles étaient toutes les deux en pleurs.
Clara voulait savoir pourquoi Teddy pensait qu’elle n’était pas normale. Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ? Pourquoi s’en prenait-il à elle plus qu’à une autre ? Quand elle lui posait la question il répondait : « Je ne sais pas. C’est juste parce que tu as l’air d’une conne avec ta robe rouge, tes tics et ta perruque de poupée Barbie. » Clara ne comprenait pas pourquoi il parlait de tics, et encore moins, de perruque.
A la sortie, Jean David, l’élève qui n’avait pas participé au simulacre de lynchage, attendait Clara. Il voulait la consoler. Il savait ce qu’elle ressentait car il était passé par là. Au collège il avait été la cible de pareilles brimades. Plutôt chétif, il ne payait pas de mine surtout à cause de son importante myopie l’obligeant à porter de grosses lunettes aux verres en cul-de-bouteille. Les élèves l’appelaient « le crapaud ». En dehors de ces mauvais moments qu’il endurait, Jean n’intéressait personne. Depuis qu’il était entré au lycée, il passait totalement inaperçu malgré son physique disgracieux qu’il ne savait comment dissimuler. Clara n’avait donc rien à craindre de ce garçon inoffensif et bienveillant. Comparé aux ridicules petits chefaillons de sa classe, Jean était rassurant et elle appréciait les conseils qu’il lui prodiguait d’une voix douce.
— Qu’est-ce qui cloche chez moi ? lui avait demandé Clara.
— Ta robe rouge. Remplace-là par un jean 501… »
Sans appel, Une famille juive emportée dans la tourmente européenne du XXe siècle ?
C’est une chronique familiale romancée qui est racontée par Clara, la petite fille. Elle décrit la vie des Meier en Pologne, leur installation à Paris, les persécutions dont ils furent victimes de la part des nazis et de leurs complices français et l’engagement dans la résistance en Haute-Provence de Clara. Ce journal se termine par la terrible décision de son père, qui la chasse sans appel lorsqu’il apprend sa grossesse. Les malheurs de Marie, la fille de Paula, furent racontés par Perla Katz, sa curatrice, dans un récit intitulé En sursis et les épreuves vécues par Clara, la fille de Marie, ont été décrites dans Remise de peines. Paula, Marie, Clara forment ainsi « le club des abandonnées », comme les avait surnommées Paula.
EXTRAIT
« Quand il (mon père) m’a mise à la porte je me suis assise sur le trottoir pour pleurer. J’étais désespérée… Je me suis conduite comme une idiote en ne demandant pas à être réintégrée dans mon poste d’institutrice mais ma radiation avait représenté un tel séisme dans ma vie que j’ai eu peur de revivre cette épreuve, après tout ce que j’avais enduré, en entamant des démarches auprès du ministère. J’ai eu doublement tort. Je renonçais d’une part à un salaire convenable alors que j’étais très mal payée à l’atelier de poupées mais surtout je donnais raison à posteriori aux antisémites qui avaient commis une grande injustice à mon égard. Toujours est-il que je me suis beaucoup endettée auprès de l’une des nourrices. Les religieuses m’ont alors proposé de régler cette dette à condition de signer un acte d’abandon. Elles se chargeraient de faire adopter l’enfant. Elles insinuèrent qu’en cas de non-paiement de ma dette je risquais d’aller en prison et d’être séparée de ma fille. Alors que je les soupçonnais d’avoir déjà fait baptiser mes enfants à mon insu j’ai accepté ce marché sordide. J’étais aux abois. Tu vois, je ne vaux pas mieux que mon père. J’ai abandonné mon fils âgé de huit mois. »