Dans ce premier roman, Christiane Cavalié décrit, avec un réalisme sans concession, son enfance et son adolescence au sein d’une famille meurtrie par la disparition prématurée, en 1944, de sa sœur cadette Rolande dont ne subsistera concrètement qu’une mèche de cheveux fixée dans le coin d’une photo suspendue par sa maman au-dessus de la tête de lit parentale.
Encore jeune enfant à l’époque du drame, Christiane observe dans son entourage, avec une lucidité surprenante, les comportements parfois irrationnels de ces adultes aux humeurs changeantes, aux réflexes égoïstes et à la sévérité injustifiée.
Devenue adolescente, elle conteste de plus en plus l’autoritarisme de ses parents au même titre que celui des professeurs des années 50 et ce n’est qu’à la faveur d’une rencontre inattendue qu’elle se réconcilie avec le monde des adultes.
Tout cela est restitué avec un langage qui évolue de la fraîcheur des réflexions spontanées d’une enfant de quatre ans à la pondération du discours de l’adulte, en passant par l’arrogance des propos de l’adolescente.
Une mèche de cheveux, par Christiane Cavalié (Éd. De Borée)