De mémoire d’homme, les eaux vives du Lévezou ont animé la dormante et la tournante, cette paire de meules de grès, productrice de farine nourricière. Au Vieux Moulin, elles travaillaient depuis une éternité, dans l’immuable paix d’une vallée de bout du monde.
Mais, au printemps 1940, puis, plus durement encore avec l’arrivée des Allemands à Rodez, l’incertitude des lendemains, le doute et la passion politique s’insinuent dans les esprits et les cœurs, au moulin comme dans le village proche. Les opinions s’affrontent, les soupçons pourrissent la vie, entre voisins amis jusque-là, mais aussi dans l’intimité des familles, voire des couples.
Basile, le meunier, ancien de Quatorze, voue une confiance sans réserve au Maréchal, tandis que son fils, Lucien, regarde vers Londres. Au bourg, apparaît Antoine, nouveau mitron du boulanger, profil équivoque de séducteur, qui charme Juliette, puis qui semble la lâcher pour de mystérieuses correspondantes.
Soudain tout s’accélère. Pour les jeunes, il faut partir en Allemagne, au STO, ou se planquer ; ou entrer au maquis. Antoine, Lucien, Rivière, l’instituteur retraité, choisissent leur camp à leurs risques et périls. Les Allemands surviennent au Vieux Moulin.
Dans un final captivant, Jean Dupin donne vie à toutes les ambiguïtés de personnages qu’il faut voir réagir aux événements, avant de les juger.
Une fois encore, Jean Dupin a puisé son inspiration dans son terroir aveyronnais. La guerre, le maquis, lui rappellent des souvenirs d’enfance qui sont ancrés dans sa mémoire, il a voulu nous les faire partager.
Après Le facteur du Lévézou, Le Vieux Moulin est son quinzième roman.