Les années soixante. Sur le Lévézou. Dans une nature rude, à la sévérité montagnarde quand battent les vents, les pluies et la neige d’hiver, la terre et les hommes ne changent que lentement. Aux Bruyères, bien qu’il encense le Progrès, Firmin Desplat ne ménage pas ses valets.
Jean Estivals n’est pas plus mal traité que d’autres, mais quand il lâche le gros propriétaire en pleine fenaison pour monter à Paris, Desplat en conçoit une fureur, qui ne le quittera plus.
Jean, fils du modeste cantonnier communal de La Creyssie, a préparé et réussi en secret le concours de facteur des Postes. Il rêve de marches, sac de cuir au dos, et de contacts conviviaux avec les gens. S’il remplaçait Cyprien, le préposé, proche d’accéder à une retraite bien gagnée ?
Mais rêve ne vaut pas réalité ! Il faut d’abord accepter des années de purgatoire à Paris. Heureusement le séjour dans la ville tentaculaire sera éclairé d’amitiés entre collègues et de solidarité entre Aveyronnais exilés.
Lorsque sonne enfin l’heure de rentrer à La Creyssie, Jean découvre un paradis pavé d’embûches : les jalousies mesquines de certains camarades de travail, l’incurie de son chef, les ragots de village, les risques sournois de sa tournée, qui lui font frôler la mort.
Et à nouveau la rancune rance de Desplat… Quand Jean se trouve engagé dans une compétition politique avec lui, la tension atteint son comble. Cependant, il y a la douceur d’Isabelle. Et, totalement imprévu, un drame sur le lac,nouvellement créé, de Pareloup, qui rabat la vindicte obstinée du paysan irascible.
On referme le livre de Jean Dupin à regret, avec la sensation de quitter un village connu, si typique de l’Aveyron rural d’autrefois, mais aussi de faire ses adieux à un personnage si sympathique : le facteur à pied ou à bicyclette, à qui on était si heureux de donner une étrenne pour son calendrier.
Pour voir la biographie de Jean DUPIN, cliquez ici